Entrevue avec un pilote d’hélicoptère
Michael, Chef pilote de la division hélicoptère, fait partie de notre équipe depuis plusieurs années. Il possède une expertise impressionnante et a procédé à des atterrissages dans tous types de conditions de jour comme de nuit. Il a récemment célébré sa 200e mission chez Airmedic. Toutes ces missions lui ont permis de maîtriser le pilotage d’hélicoptère en situation d’urgence. Dans cette entrevue avec un pilote d’hélicoptère, Michael vous fait découvrir les dessous d’un atterrissage et vous transmet les mesures de sécurité à respecter lors des transports héliportés.
Comment les pilotes d’hélicoptère planifient les vols et les emplacements d’atterrissage?
L’une des étapes les plus importantes dans la réalisation d’une évacuation médicale d’urgence est sans aucun doute la planification du vol. Dans un contexte où nous opérons dans toutes sortes de conditions météorologiques, de jour comme de nuit, notre rapidité d’intervention est directement reliée à l’avantage d’avoir accès à de l’information claire et préalablement vérifiée avant de quitter notre base dans votre direction.
Il est donc important et pratique d’avoir des emplacements déjà établis où l’hélicoptère peut atterrir. Ainsi, le fait de posséder cette base de données comprenant photos, coordonnées GPS, noms de contacts, numéros de téléphone est primordial. Ces données ont un impact direct sur le temps de déploiement. Nous serons plus rapidement sur les lieux pour vous prendre en charge de façon adéquate.
Est-il nécessaire d’avoir un hélisite préétabli?
Pour nos membres individuels, pas nécessairement, puisque l’on ne sait jamais où ils seront lors d’un accident. Toutefois, pour les pourvoiries, les zecs, les foresteries et autres membres corporatifs, avoir des hélisites établis peut faire toute la différence dans notre capacité à intervenir efficacement et rapidement.
En effet, l’un des éléments les plus complexes dans les opérations héliportées, surtout lorsque nous volons de nuit, est d’atterrir dans un endroit non préparé de façon sécuritaire. Les multiples obstacles au sol, la dimension de la zone, le type de surface et la pente font partie des éléments que nous devons gérer lors d’atterrissages en forêt par exemple.
Est-il possible de préparer un hélisite en attendant l’hélicoptère? SI oui, comment?
Absolument! Afin de faciliter notre travail, nous avons besoin d’une dimension minimale de 100pi par 100pi. Nous devons avoir une zone assez grande et dégagée pour effectuer un atterrissage sécuritaire. De nuit, notre capacité à voir les obstacles est aussi restreinte. Les arbustes ou objets de 12 pieds et plus ne doivent pas être dans cette zone.
Si la zone d’atterrissage se situe dans un chemin forestier, prenez les dispositions nécessaires afin de contrôler la circulation routière. Assurez-vous qu’aucun objet volatile comme des bâches, sacs de plastique ou vêtements ne soit laissé libre de s’envoler. La zone doit être la plus propre possible. Gardez en tête qu’un hélicoptère déplace énormément d’air afin de pouvoir demeurer en vol stationnaire!
Comment localisez-vous l’hélisite ou le patient?
Afin que nous ayons plus facilement la capacité de localiser l’endroit où vous vous situez, il serait idéal que vous puissiez fournir à notre Centrale d’urgence une coordonnée GPS tirée d’un dispositif comme un téléphone portable, un GPS portatif, une montre, etc.
Il est également possible de nous communiquer des informations de nature géographique telles que des noms de lacs, noms de secteurs, des numéros d’identification de routes, des bornes kilométriques et même des repères connus comme des relais de motoneiges ou infrastructures majeures. Nous utiliserons ensuite nos outils de géolocalisations avancés afin d’identifier le site où vous vous trouvez.
Nos membres peuvent-ils enregistrer leur position géographique dans le système d’Airmedic?
Ce genre d’information préalablement enregistrée facilite notre travail. Une des étapes les plus importantes dans la réalisation d’une évacuation médicale est sans aucun doute la planification du vol. Surtout dans un contexte où nous opérons dans toutes sortes de conditions météorologiques, de jour comme de nuit, notre rapidité d’intervention est directement reliée à l’avantage d’avoir accès à de l’information claire et préalablement vérifiée avant de quitter notre base dans votre direction.
Ainsi, le fait de posséder cette base de données comprenant photos, coordonnées GPS, noms de contacts, façons de vous rejoindre, va directement impacter le temps de déploiement. Nous pourrons donc être plus rapidement sur les lieux pour vous prendre en charge de façon adéquate.
Qu’est-ce qui facilite le travail de pilote d’hélicoptère?
Il est certain que d’arriver sur place et d’avoir une zone d’atterrissage dûment préparée facilite grandement notre travail. Nous avons toujours la possibilité de choisir un site alternatif, dépendamment de divers facteurs limitatifs concernant la capacité de nos hélicoptères.
Nous apprécions également que les gens sur place soient proactifs dans le respect des mesures de sécurité, qu’ils assurent eux-mêmes le contrôle des personnes dans les alentours lors de l’arrivée de l’hélicoptère. Pour votre sécurité, attendez toujours qu’un membre de l’équipage vienne à votre rencontre.
Qu’est-ce qui complique le travail de pilote d’hélicoptère?
Les conditions météorologiques difficiles (les températures extrêmes, la faible visibilité, de fortes précipitations, des plafonds nuageux bas, du givrage et de forts vents), la disponibilité du carburant en milieu éloigné ainsi que l’accessibilité du patient font partie des facteurs hors de notre contrôle auxquels les pilotes doivent faire face lors d’une évacuation médicale.
Durant la nuit, comment le pilote d’hélicoptère est-il en mesure d’atterrir en sécurité
Depuis quelques années déjà, Airmedic opère de nuit. Un des facteurs limitatifs pour tout aéronef dans ce type d’opération est la capacité d’atterrir dans un endroit non éclairé. Ces sites correspondent dans la plupart des cas aux endroits où nous devons accéder afin de fournir notre service. Pour pallier cette limitation, nous avons fait l’acquisition de lunettes de vision nocturne. Ces dernières ont la capacité d’amplifier la lumière ambiante, ce qui nous permet en quelque sorte de voir malgré l’obscurité. Les deux pilotes sont équipés de ces lunettes afin de rendre le vol et les manœuvres plus sécuritaires.
Qu’est-ce que la plupart des gens oublient souvent lors d’un atterrissage?
Par expérience, je remarque souvent que les gens ont tendance à vouloir s’approcher rapidement de l’hélicoptère une fois que nous sommes au sol. Ceci est très comprenable considérant la nature urgente des situations. Gardez en tête qu’un hélicoptère possède beaucoup de pièces mobiles que vous ne voyez peut-être pas; pour votre sécurité, restez à l’écart et attendez qu’un membre de l’équipage vienne à votre rencontre. Également, restez à l’extérieur de la zone de 100pi X100pi. Pensez à vous accroupir et ne regardez pas dans la direction de l’appareil lorsque celui-ci effectue ses manœuvres. Des particules et débris sont sujets à vous blesser.
Quoi faire lorsque l’hélicoptère approche du lieu de l’accident?
D’abord, assurez-vous que nous puissions bien vous identifier. De jour, vous pouvez faire des signaux avec vos bras, nous pourrons vous voir du ciel. De nuit, vous pouvez utiliser une lumière que vous allumerez et éteindrez en alternance. Notez qu’une fois que l’hélicoptère est en approche, éteignez toute source lumineuse, et il faudra absolument éviter de pointer une lumière directement vers l’appareil, cela pourrait éblouir les pilotes. Ensuite, assurez-vous que la circulation des véhicules dans les alentours est contrôlée.
Demeurez à l’écart de la zone et couvrez le patient afin de le protéger des projections créées par l’hélicoptère. Si vous avez la chance d’avoir un véhicule, restez à l’intérieur jusqu’à ce que l’appareil soit complètement immobilisé.